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28/01/2024

Composition et architecture de la maison kabyle

La maison kabyle se compose de plusieurs pièces construites toutes autour d’une cour centrale appelée « Amrah-El-Hara » Pour pénétrer dans une maison kabyle, on passe d’abord par un vestibule appelé « Ahanou ou askif, selon les régions. Cet ahanou est doté d’un banc construit tout au long du mur. Sous ce banc, il est prévu des alcôves assez vastes et profondes qui servent au rangement de toute sorte d’outils et harnachements de l’âne ou du mulet, tels que bâts, mores etc. Ahanou sert également de salle d’attente pour les visiteurs étrangers imprévus. En traversant ahanou on débouche sur « Amrah-El-Hara »la cour centrale, toutes les portes des chambres y donnent.

Remarque:  l’ensemble des chambres et la cour d’une maison kabyle est appelé : El-Hara

Répartition des chambres

- Akham laâyal (la salle commune)

Akham lâayal, c’est la plus vaste pièce. C’est le point névralgique de toute la maison. C’est dans cette pièce que se réunit toute la famille, pour manger, pour discuter, prendre des décisions. C’est dans cette pièce aussi que dorment les parents avec leurs petits-enfants. Cette pièce a plusieurs fonctions : 1) chambre à coucher des parents 2) lieu de réserve des denrées alimentaires 3) lieu de conservation des jarres d’huile, des ikouffane où sont stockées les provisions de blé, d’orge et de figues sèches qui constituent l’alimentation de base du kabyle.

Akham lâayal est subdivisé en trois parties :

  1. la première partie constitue le lieu de vie commun à toute la famille, c’est là qu’on se réunit autour du kanoun.
  2. La deuxième partie est divisée en deux : la partie basse constitue l’écurie « adaynine » où sont abrités les animaux domestiques de la famille, tels que la vache et son veau, la brebis et son agneau etc.
  3. Au-dessus de « adaynine se trouve la soupente (tharicht).

Ces deux parties sont séparées de celle qui constitue le lieu commun de vie par adhoukane, sorte de banc construit sur lequel sont placés Ikouffane cités plus haut.

Sous adhoukane, il y’a lamdhawedh sorte de mangeoires pour animaux. On accède à l’intérieur de tharicht par adhoukane puis à l’aide d’une petite échelle. Tharichth ou thakhamth n’ray est le domaine exclusif de la maman (thamgharth). C’est là que sont stockées les provisions de bouche les plus convoitées, tels que la cruche scellée qui contient le beurre, le café, le sucre, le sel, la viande séchée etc. La mère fait très attention à l’utilisation de ces denrées et les sort avec parcimonie.

Certaines maisons kabyles sont dotées d’une petite pièce qui sert de cuisine, mais la plupart des ménages cuisent leurs repas dans un des coins de la salle commune (akham layal) où une cheminée rudimentaire est construite. Les autres pièces servent exclusivement de chambres à coucher. Généralement dans « El hara » une salle dotée d’une autre porte qui donne directement sur la rue est réservée pour recevoir les invités étrangers. C’est dans cette chambre qu’on leur sert à manger et où ils dorment lorsqu’ils passent la nuit.

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"Quelques Us et Coutumes de Kabylie". Recueil non publié de Youcef AIT-MOHAND, Béjaia. Octobre 2011.

20:49 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)