07/08/2017
Djaffer OUAHIOUNE, un enfant de Tassaft.
Fils de Bélaid et Dehbia, Djaffar OUAHIOUNE est né le 14 avril 1957, au sein d’une famille pauvre au village de Tassaft Ouguemoune, daïra d’Ath-Yenni (Beni-Yenni), wilaya de Tizi-Ouzou.
Il perdra son père à l’âge de 03 mois.
Son enfance se déroula, en toute stabilité en compagnie de ses 03 sœurs et 02 frères, dans son village natal, où il fait ses études primaires de 1963 à 1970. Il poursuit ses études à l'école secondaire privée des pères blancs d'Ath-Yenni (Beni-Yenni).
En 1974-1975, il fait sa première sortie de sa région natale de Kabylie vers Constantine, où il fréquenta le lycée des pères blancs du Mansourah (actuellement lycée "Tarek Ibn Ziad"). Malgré les frais très élevés des déplacements et des études , il trouva le soutien et l’aide morale et matérielle de ses deux frères aînés. Il arrêta ses études durant toute l’année scolaire 1975-1976, suite au décès de sa mère, pour les reprendre l’année suivante.
En 1978, il décrocha, dés la première fois, son baccalauréat.
Il réintègre la Kabylie pour être parmi les premiers étudiants à fréquenter l’université de Oued-Aissi à Tizi-Ouzou, nouvellement ouverte, où il commença son combat culturel pour les causes justes et pour se forger une réputation d’homme de courage et de conviction.
Il était un membre influent du Mouvement Culturel Berbère (MCB), un militant dynamique et de grande culture. Il a participé activement aux événements du printemps 1980 pour être l’un des organisateurs et préparateurs de la toute première manifestation du 11 mars an lendemain de l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri. Il avait résumé l’événement à l’époque à travers cette saisissante formule kabyle ''ASS N 11 DI MEΓRES ID N-SSEγRES''.
Après les événements du printemps berbère, il fut arrêté et emprisonné pour la première fois par la gendarmerie de Tassaft avec son compagnon de lutte Hand Saâdi.
Fondateur de la revue "Tafsut" , il a été dénoncé et les gendarmes étaient venus perquisitionner chez lui pour chercher la ronéo de cette même revue sans résultats.
Après le service national et quelques années d’enseignement à Fouka, il revient en Kabylie pour enseigner les mathématiques au lycée de Beni-Yenni.
Homme de grand coeur et toujours disponible à aider son prochain, il lui arrivait de ne plus avoir de quoi faire le plein d'essence de son véhicule qu'il mettait à la disposition des oeuvres charitables du village.
Durant la décennie noire, il était l’un des premiers à s’engager avec le Groupe de Légitime Défense (GLD) de son village.
Il sera assassiné, le 10 mai 1997, vers 10h 30, devant ses élèves, par 08 individus armés qui se sont introduits tranquillement dans le lycée, les uns en tenue de gendarmes, les autres en tenue militaire accompagnés d'un civil costumé tenant un talkie-walkie avant de gagner la salle 13, où il enseignait. Ces lâches individus armés ont eu aussi le temps d’assassiner son ami et son compagnon de toujours le jeune Kamel AIT-HAMOUDA avant de prendre la fuite.
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